Ensemble vers l’excellence, l’aventure WorldSkills de Jean et Lou.
Jean Gostiaux et Lou Guilbert, deux jeunes charpentiers passionnés, se sont lancés avec détermination dans l'aventure des WorldSkills, une compétition internationale mettant en lumière l'excellence des métiers manuels. Leur parcours, empreint de complicité et d'ambition, illustre le renouveau de l'artisanat français et la quête de perfection qui anime la nouvelle génération d'artisans.
Des parcours distincts convergeant vers la charpente
Jean, originaire de Lyon, a 17 ans. Élève studieux, particulièrement attiré par les mathématiques, il se décrit comme un rêveur avide de grands espaces. Son intérêt pour le travail manuel s'est manifesté dès son enfance, lorsqu'il bricolait dans l'atelier de son grand-père en Bourgogne. "J'avais déjà beaucoup de plaisir à travailler seul là-bas", confie-t-il.
Lou, âgé de 18 ans, vient de Bretagne. Moins enclin aux études théoriques, il préférait jouer dehors et se mesurer aux autres, notamment à travers le badminton en compétition. Sa rencontre avec le bois s'est faite par hasard, mais elle a rapidement éveillé en lui une véritable passion.
La découverte de l'Institut des Compagnons
Cherchant une formation alliant pratique et excellence, Lou et sa maman ont exploré les meilleures options en France. Leur recherche les a conduits à l'Institut Européen des Compagnons du Tour de France, situé dans le Jura, réputé pour son exigence et la qualité de son enseignement. "Mes parents m'ont toujours soutenu. Aujourd'hui, le métier de charpentier, je l'adore", affirme Lou.
Jean, quant à lui, a découvert l'Institut grâce à l'association "L'Éveil au Métier" à Lyon. Les stages et les rencontres avec des Compagnons ont renforcé son désir de suivre cette voie. "Ils ont cultivé chez moi ce goût pour le voyage, les rencontres et la charpente", explique-t-il.
Une formation exigeante et enrichissante
À l'Institut, l'alternance entre cours théoriques et stages en entreprise permet aux élèves de se confronter rapidement à la réalité du métier. La vie en internat favorise la création de liens solides entre les apprenants, issus de diverses régions. "Le mélange de jeunes de différentes origines est une force. On partage des choses, on se découvre et on s'apprécie", souligne Jean.
Les formateurs, souvent des Compagnons expérimentés, jouent un rôle incontournable dans leur apprentissage. Lou mentionne notamment Daniel Dupé, dont l'enseignement a été déterminant dans son parcours.
L'engagement dans les WorldSkills
L'opportunité de participer aux WorldSkills s'est présentée lors d'une discussion avec leurs formateurs. Pour Lou, c'était une chance de se dépasser et d'affiner sa technique. "J'ai immédiatement compris que ça pouvait me faire gagner en finesse et en rapidité", dit-il.
Jean, inspiré par les récits d'anciens participants, a vu dans cette compétition une occasion unique de mesurer ses compétences et d'apprendre davantage.
Les sélections à Orléans : entre défi et apprentissage
La préparation aux sélections régionales à Orléans a été intense. Lou a bénéficié de cours supplémentaires les week-ends et de sujets d'entraînement fournis par des Compagnons et les salariés de l’entreprise Jaillet. Le jour J, la pression était intense, mais il a su la gérer en s'accordant des moments pour s'aérer l'esprit. "Je suis fier de mon parcours. J'ai rencontré beaucoup de personnes de grande qualité qui m'ont beaucoup appris, tant sur le métier que sur moi-même", raconte-t-il.
Jean, moins préparé, a abordé la compétition avec un regard innocent. Bien que submergé initialement par la quantité de travail, il a su exploiter ses forces en taille et en précision pour se démarquer. "En même temps que je faisais la compétition, j'apprenais plein de choses. J'avais beaucoup de plaisir en découvrant des choses nouvelles", se souvient-il.
Une amitié renforcée par la compétition
Au-delà de l'aspect compétitif, cette aventure a renforcé leur amitié. Leur voyage à Paris avant les épreuves d'Orléans reste un souvenir marquant. "Nous avons passé une journée à Paris, on s'est promenés, on a profité ensemble de ce moment, de cette parenthèse parisienne avant d'aller nous affronter à Orléans", raconte Jean.
Des perspectives d'avenir prometteuses
Jean, sélectionné pour les épreuves nationales à Marseille en octobre 2025, se prépare activement avec l'aide de Compagnons expérimentés. "Je veux connaître l'esprit des sujets. Je ne veux pas devenir un champion et être le meilleur, je veux être reconnu comme un très bon et partager des moments de charpente avec d'autres", affirme-t-il.
Lou, malgré son élimination, garde un souvenir positif de cette expérience et continue de perfectionner son art, avec l'ambition de participer à d'autres compétitions à l'avenir.
Leur histoire témoigne de la passion et de l'engagement de ces jeunes, déterminés à perpétuer et enrichir la tradition de la charpente française.

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